Du tout premier stade du Prado (aujourd’hui disparu) au boulodrome couvert des Griottons, l’histoire des installations sportives à Cluny raconte comment le sport a progressivement conquis l’espace public.
D’hier à aujourd’hui
En 2024, Cluny compte 62 installations sportives : 18 équipements équestres, 8 courts de tennis, 6 terrains de football ou de rugby, 5 gymnases, 4 jeux de boules, 3 bassins de natation, mais aussi un skate-parc, des pas de tir-à-l’arc, des boucles de randonnées…
La plupart datent des années 1960-1970, marquées par l’explosion des investissements en faveur des équipements sportifs en France : trois programmes gouvernementaux vont se succéder sous l’impulsion de secrétaires d’État aux sports emblématiques comme Maurice Herzog ou Joseph Comiti (à l’initiative du plan des « 1000 piscines »).
Mais le sport colonise déjà l’espace public dès l’apparition des premières sociétés sportives.
Tous au grand air !
Au début du 20e siècle, pas besoin de stade pour faire du sport : le tir se pratique sur des cibles installées dans un pré, les boulistes se défient place Saint-Marcel, les gymnastes s’entraînent au parc abbatial et on joute déjà sur la Grosne en 1930 (le bassin ne sera construit qu’en 1998) !
Le premier stade
C’est en 1928 qu’est aménagé le premier « vrai » stade municipal sur un terrain situé au Prado, là où passe aujourd’hui la route départementale, entre les jardins familiaux et l’actuel parking. Le stade du Prado accueille les premiers matchs de football de l’AS Cluny, et les exercices des 260 élèves des Arts & Métiers.
Ce stade est utilisé jusqu’aux années 1940, lorsqu’il est détruit par la construction de la route nationale. On remarque encore aujourd’hui son mur d’enceinte coupé en deux.
Du « centre d’EPS » au stade Jean-Renaud
En juillet 1937, alors que le projet de contournement de Cluny par la route nationale 80 est étudié par les Ponts-et-chaussées, le Conseil municipal projette l’aménagement d’un « centre d’EPS » de l’autre côté de la Grosne, en Bellecroix, pour remplacer le stade du Prado.
Le projet prévoit un terrain d’honneur de football et rugby, un second terrain de football, deux terrains de basket-ball, trois terrains de volley-ball, des pistes d’athlétisme, un sautoir en longueur, un sautoir en hauteur, et bien sûr une grande tribune avec des vestiaires.
La guerre met le projet en pause et impose à la commune de revoir ses ambitions à la baisse. Les travaux débutent finalement en 1947, date à laquelle le futur stade prend le nom de Jean-Renaud, résistant tué en 1944. Le terrain d’honneur et la piste d’athlétisme sont terminés en 1950. La construction de la tribune n’est achevée qu’à l’été 1955.
Des hommes et des stades
Le premier stade municipal bâti après la Seconde Guerre mondiale porte depuis 1947 le nom de Jean Renaud, un résistant de la première heure et organisateur du maquis de Cluny. Arrêté le 10 juin 1944 alors qu’il détourne de la nourriture à la gare, il meurt en captivité à l’âge de 47 ans.
Jean Bordet a lui aussi participé au conflit alors qu’il n’avait que 20 ans, mais c’est son engagement associatif qui est resté dans les mémoires. Inamovible et incontesté, il est resté 23 ans à la tête de l’US Cluny rugby, club qu’il a incarné et transformé au fil des années. Le stade de la Grangelot a été baptisé à sa mémoire depuis 2013.
Enfin, la plateforme sportive du collège porte le nom de Jean Navarette, professeur de sport au collège de 1963 à 1980. Éducateur hors pair, il a marqué toute une génération de Clunisois à qui il a transmis le goût du sport, l’esprit d’équipe et le dépassement de soi.