Après la Seconde Guerre mondiale le sport en France doit se réinventer dans un nouveau contexte socio-économique : oubliée la préparation physique et militaire des années 1930, place à la société des loisirs !
À Cluny, le Cosec et la piscine sont emblématiques de la « mise en administration du sport » par l’État dans les années 1960-1970, qui s’est traduite par la construction de 6 830 équipements sportifs en France (dont certains classés à l’inventaire général du patrimoine), laissant une empreinte durable de la place du sport dans territoires.
Une piscine pour le camping
Les élections municipales de 1965 portent au pouvoir une nouvelle majorité qui fait du développement des loisirs et du tourisme une priorité. L’aménagement d’un nouveau camping (alors installé au stade Jean-Renaud) et d’une piscine est projeté en périphérie du centre-ville à Saint-Vital, dans une zone alors uniquement couverte de prés entre la Grosne et la voie ferrée.
La commune ne pouvant financer seule le projet, elle sollicite en mars 1966 le Conseil général, qui a voté un ambitieux plan de création de bassins de natation.
Mais les communes se bousculent : Charolles, La Clayette, Paray-le-Monial… ont déjà déposé leurs dossiers. Celui de Cluny est finalement programmé pour 1968, avec Sennecey-le-Grand : les deux piscines seront donc construites ensemble.
Achat des terrains, consultation des entreprises et demandes de subventions sont rapidement menées. Moins d’un an plus tard, le 2 août 1969, la piscine de Cluny ouvre ses portes !
Quelques années plus tard, ce sera au tour du camping puis du foyer rural des Griottons.
Grands travaux à la Grangelot
Gagnées par des espoirs de paix, de progrès et de prospérité économique, les années d’après-guerre sont celles du baby-boom en France. Fort logiquement, quelques années plus tard, ces enfants de la paix doivent aller à l’école, au collège… et faire du sport.
Pour répondre à ces nouveaux besoins dans les années 1960, l’État et la commune projettent l’aménagement de la colline du Fouettin, qu’occupent seulement quelques fermes isolées.
À côté du lycée, le collège sort de terre en 1965, rapidement suivi par les nouvelles écoles maternelles et primaires.
Dès 1966, il est question d’aménager un terrain scolaire d’éducation physique sur le même schéma qu’à Jean-Renaud, avec plusieurs terrains de sports d’équipe, des pistes d’athlétisme et un vestiaire (sans tribune), le long du chemin de Coigny (à la place de l’actuel lotissement).
En 1972, les travaux sont prêts à démarrer quand une nouvelle opportunité se fait jour : l’invention par l’État des « complexes omnisports évolutifs couverts » (ou Cosec), dont le premier vient de voir le jour à Péronnas.
Le concept est industrialisé et supervisé dans les moindres détails : il se compose au minium d’un gymnase multisports « de type C » de 20×40 mètres, auquel peut se raccrocher d’autres salles d’évolution pour former un bâtiment monobloc facile à construire et à entretenir.
Le projet clunisois change donc de dimension et se déplace de quelques centaines de mètres vers le collège. En 1973, le Conseil municipal approuve la construction et le Cosec sort de terre deux ans plus tard avec son gymnase, une salle de gymnastique et un dojo.
En 1978, les deux terrains de sport et la piste d’athlétisme sont opérationnels.
1980 – 2010
En 1984, les courts de tennis du stade Jean-Renaud sont délocalisés route de Varanges pour la construction d’un deuxième terrain de football. Le court couvert est inauguré en 1991.
Le détournement de la Grosne pour permettre l’extension de l’usine donne naissance au bassin des joutes en 1998.
Quelques centaines de mètres en aval, le boulodrome couvert des Griottons est inauguré en 2008 pour remplacer les jeux du Prado installés dans les années 1970 sur l’ancien terrain de sport.
Enfin, l’aménagement de la Grangelot se complète en 2011 avec la plateforme sportive du collège, qui prend le nom de Jean-Navarette en 2013.