Beaucoup de débrouille et pas mal de déménagements : c’est ainsi que l’on pourrait résumer les premières années du Judo-Club Clunisois, à une époque où le dojo du Cosec de la Grangelot n’existait pas encore.
Des gars des Arts
L’idée de créer un club de judo à Cluny revient à Jean Martinot, agent des Arts & Métiers et moniteur de gymnastique à La Clunysoise.
En 1965, il réunit autour de lui quelques collègues des ateliers dont Sylvain Martin et Robert André, ainsi que Jacques Picard, élève Gadz’arts et ceinture noire qui assure les cours bénévolement.
Le Cercle Judo Mâconnais accepte de placer la section de Cluny sous sa responsabilité administrative (moyennant finances).
(Archive privée)
Un premier dojo… artisanal !
Reste à trouver un lieu où s’entraîner. M. Pabiou qui tient le magasin de vêtements « Le Printemps » rue Filaterie, accepte de mettre à disposition une dépendance.
Un tapis de 25 m2 est confectionné par les bénévoles à base de 20 cm de copeaux de bois récupérés à la menuiserie industrielle Pardon recouverts d’une bâche de camion d’occasion !
En mars 1965, le judo-club de Cluny est prêt à accueillir ses 16 premiers licenciés.
(Archive privée)
Des débuts difficiles
Les premiers mois sont chaotiques et l’équilibre financier précaire. En 1966, le Judo-Club Montcellien accepte d’accueillir les Clunisois et de porter gratuitement l’encadrement administratif et sportif du club.
La direction technique est assurée par Mohamed Zemzemi, figure du judo dans le pays minier et pédagogue hors-pair.
Un premier déménagement a lieu en 1967, où le judo-club rejoint l’étage de la salle de Justice-de-Paix. Un nouveau tapis est confectionné pour l’occasion, avec 40 mètres-carrés de paille et de feutre recouverts d’une nouvelle bâche. Le local étant partagé avec les sapeurs-pompiers, il faut monter et démonter le tapis à chaque entraînement pour les 30 apprentis judokas !
(Archive privée)
Deuxième déménagement l’année suivante, en 1968, pour l’ancienne maternelle de la rue des Ravattes, qui vient d’entrer dans ses nouveaux locaux des Tilleuls. Même s’il faut allumer le vieux poêle à bois avant chaque entraînement l’hiver, le confort s’améliore. Le tapis de 40 m2 est reconstitué, et monté sur pneus. Le nombre de licenciés grimpe à 70 !
La première section enfantine ouvre en 1970 et compte 22 licenciés. Il faut alors abattre une cloison et confectionner un nouveau tapis artisanal, dont la surface totale passe à 88 m2.
Enfin la prospérité !
Le club continue se développer chaque année, et s’ouvre au ju-jitsu en 1972.
L’année 1973 marque l’émancipation du Judo-Club Montcellien, avec la création officielle du Judo-Club Clunisois. L’encadrement technique reste sous la responsabilité du maître Zemzemi.
Avec la construction du Cosec de la Grangelot en 1975, le judo-club bénéficie enfin de son premier véritable dojo homologué avec un tapis en mousse de 120 m2 (qui sera agrandi en 1998).
Progressivement, Cluny se fait une place dans le paysage des arts martiaux départementaux. Plusieurs élèves obtiennent leur ceinture noire (ils sont six en 1982).
En 1979 s’ouvre une section de judo féminin avec onze pionnières, guidées par Frédérique Bastianello, première à obtenir sa ceinture marron à Cluny. Au fil des années, le nombre de licenciés progresse, atteignant 165 lors de la saison 1981-1982.
En 2005, le Judo-Club Clunisois réintègre le club montcellien, entre-temps devenu Alliance Dojo 71 par la fusion en 1989 des clubs de Blanzy, Montchanin, Saint-Vallier et Montceau-les-Mines, puis la création de la section de Joncy en 2004).
Les deux précurseurs du judo clunisois, Robert André et Sylvain Martin, décèdent à quelques semaines d’intervalle, à l’été 2017. Parfaitement complémentaires, leur engagement bénévole et leur disponibilité auprès des jeunes ont été salués dans tous les hommages qui leur ont été rendus.
(Archive privée)